Afin d'accélérer la transition énergétique de l'habitat, la loi Climat & Résilience de 2021 prévoit l'interdiction à la location des passoires thermiques, classées de G à E selon leur diagnostic de performance énergétique (DPE). Ces restrictions entreront en œuvre suivant un calendrier serré. Dès le 1er janvier 2023, les habitations notées G+ ne peuvent plus être louées. Suivront ensuite les résidences classées G, en 2025, puis F en 2028, et E en 2034. Au total, ces mesures devraient concerner près de 50% des logement en Ile de France, avec plus de 560 000 résidences principales, classées E ou moins1. Un cadre législatif qui impose une rénovation énergétique à marche forcée pour les bailleurs.
Un parc immobilier francilien très énergivore.
En octobre dernier l'Institut Paris Région (IPR) éditait un rapport indiquant que l'Ile de France possédait un ratio de logements énergivores supérieurs aux autres régions : 45% en moyenne contre 40 % sur le reste du pays.
Avec les normes du nouveau DPE, ce n'est pas moins de la moitié des habitats franciliens qui dispose à présent d'une note inférieure ou égale à E.
D'après l’étude de l'IPR, 27 % des habitats sont classés E, 13 % sont étiquetés F et 11 % entrent dans la catégorie G ou moins.
Par ailleurs, 55 % des logements locatifs privés, souvent loués en copropriété, sont considérés trop énergivores. Quant aux logements sociaux, ils représentent près de 29% des habitations en dessous de E, comptabilisées dans le parc francilien.
Une transformation du bâti à marche forcée.
Les nouvelles mesures de la loi Climat & Résilience imposent aux bailleurs de faire un choix : soit rénover leurs biens soit le mettre en vente.
Pour ceux qui choisissent de rénover se posent alors la question du financement des travaux. Ceux-ci impliquent en effet des coûts importants. D'après la FNAIM, il faut compter en moyenne entre 1000 et 1500 euros du m3 pour l'amélioration énergétique d'un habitat.
Nombreux sont les bailleurs à demander une augmentation des aides financières apportées par l'état et les collectivités.
À l'été 2022, la municipalité parisienne les entendait en partie et renforçait son dispositif de soutien pour les copropriétés, avec "Eco-rénovons Paris" +. Désormais, ce ne sont plus seulement les propriétaires à faibles revenus qui peuvent en profiter, mais également les copropriétés classées de G à E.
À présent, les propriétaires bailleurs peuvent obtenir un soutien qui s'élève parfois jusqu'à 50% de co-financement. Ainsi, sur 20 000 euros de rénovation pour un logement, un propriétaire peut espérer 3.750 euros de Ma Prime Rénov', 2.100 euros d’exonérations de taxe foncière2, et 4.000 euros d’Eco-rénovons +.
La mairie de Paris espère passer de 2.000 logements rénovés en 2021, à 6.000 logements en 2026. Un résultat pourtant encore loin du compte, puisque ce ne sont pas moins de 40 000 logements par an qui devraient être rénovés d'ici 2030 pour atteindre les objectifs fixés.
Bon à savoir : face au calendrier serré imposé par la loi climat & résilience, de nombreuses voix s'élèvent pour obtenir des assouplissements. Ainsi, la Fnaim Ile-de-France demandait récemment aux autorités d'annuler l'interdiction de location dans les copropriétés qui se sont déjà engagées dans des premiers travaux d'amélioration énergétique.
Sources Chiffres :
1INSEE.
2Municipalité de Paris.