PRINTEMPS ÉCOLO : JARDINEZ EN MODE PERMACULTURE

PRINTEMPS ÉCOLO : JARDINEZ EN MODE PERMACULTURE

Associant les mots "permanent" et "agriculture", la permaculture est un mode de jardinage qui imite au plus près le fonctionnement de la nature. Accessible à tous, elle vous permet de réduire à la fois vos efforts et votre empreinte environnementale. Le principe ? il s'agit de considérer votre éco-système dans son intégralité. Pour cela, vous veillerez à employer au mieux les qualités de chaque plante, à favoriser le déploiement de la biodiversité, à faciliter les synergies entre le monde animal et végétal. Comment s’y prendre ? La Résidence vous transmet quelques règles simples pour cultiver votre jardin en mode éco-durable.

Observer l’environnement avant de composer votre projet.

La première étape est une phase d’observation et d’étude de votre environnement.

Quel est le climat de votre région ? Quels sont les insectes, les animaux et les plantes locales ? Où se trouvent les espaces les plus ensoleillés et les plus ombragés ? D'où viennent les vents dominants ? Où sont les endroits secs et ceux qui sont humides ? L'idée est de valoriser toutes les ressources dont vous pouvez disposer.

Cette analyse vous permettra de reproduire le plus fidèlement les relations qui se produisent spontanément dans le milieu naturel.

Après cette phase de réflexion, vous pouvez commencer à dessiner le plan de votre projet. Inspirez-vous du design permaculturel avec ces 5 zones principales.

  • Zone 0 : votre lieu de vie, la maison.
  • Zone 1 : les endroits les plus fréquentés : la terrasse et ses environs, l'espace qui sépare votre porte d'entrée du portail, mais aussi votre potager, un clapier, une basse-cour.
  • Zone 2 : les lieux qui ne sont pas visités chaque jour, tel le verger par exemple.
  • Zone 3 : les espaces qui réclament une attention moins soutenue, comme des pâturages ou une culture de céréales.
  • Zone 4 : les parcelles rarement visitées, un petit bois ou une prairie fauchée annuellement.
  • Zone 5 : les emplacements laissés à l'état sauvage.


Selon la taille de votre jardin, vous n'êtes pas obligés de retrouver ces cinq zones dans votre composition. Ce principe vous aide surtout à distinguer les parcelles réclamant plus ou moins d'intervention de votre part.

Variez le choix des plantes et des légumes.

Vous choisirez en priorité des plantes qui se développent naturellement sur votre terroir. Ces cultures locales existent depuis des années dans votre région et elles nécessiteront moins d'entretien.

Privilégiez la résilience de votre jardin, c’est-à-dire sa capacité à résister aux attaques du climat, des nuisibles, ou au manque d'entretien. Pour cela, vous associerez les cultures et sélectionnerez les plantes-amies, celles qui se complètent dans votre écosystème.

Votre potager ne doit pas comporter que des légumes. De nombreuses plantations entrent en interaction. À vous d'associer, les arbres, les légumes, les petits fruits et les aromatiques.

De même, les mauvaises herbes portent bien mal leur nom, car elles ont aussi des vertus. C'est pourquoi les jardiniers en permaculture préfèrent les appeler des adventices. Elles sont aussi très utiles à votre terre qu'elles contribuent à nourrir.

Dans tous les cas, privilégiez les variétés rustiques, bien adaptées au type de sol et à la météo.

Choisissez aussi de préférence des plantes dites perpétuelles. Parmi ces végétaux, qui ne nécessitent pas d'être ressemés chaque année, citons pour exemple l'oignon rocambole, la cive, ou encore le poireau perpétuel.

Paillez le sol du jardin et du potager.

Contrairement à l'agriculture traditionnelle, la permaculture préconise de ne jamais bêcher ou retourner la terre. Cette action supprime souvent un grand nombre de micro-organismes et de petits insectes qui participent de la fertilité et de la stabilité de votre sol. Vous pourrez cependant l'aérer régulièrement sur 15 cm de profondeur en utilisant une griffe ou encore une grelinette.

Comme dans la nature, votre sol n'est jamais à nu. Recouvrez systématiquement toutes vos cultures, avec de la paille, des copeaux de bois, du compost, des feuilles mortes, des tontes d'herbe ou encore des engrais verts.

L'un des premiers atouts de cette technique de paillage, est qu'elle permet de limiter l'évaporation de l'eau. Vous pouvez économiser ainsi jusqu’à 75% de vos arrosages.

Avec cette méthode, le taux d'humidité reste plus stable et les petits organismes du sol participent à réduire le stress des plantes en décomposant les matières organiques disponibles.

Cultivez ainsi vos pommes de terre, par exemple. Vous poserez directement sur le sol, les pommes de terre germées que vous recouvrez d'une couche de paille, au moins égale à 10 cm. La récolte n'en sera que plus facile car vous n'aurez plus qu'à écarter les brins de paille.

Travaillez votre terre en parcelle.

Vous cultiverez votre sol en aménageant des parcelles surélevées, le plus souvent des buttes.

Ces installations vous offrent de gagner de l'espace et de densifier vos plantations. Elles ont l'avantage de ne pas épuiser vos ressources tout en optimisant les relations entre végétaux.

Vous empêchez ainsi la prolifération de plantes non désirées et vous pouvez hiérarchiser les emplacements pour que les jeunes pousses profitent des nutriments générés par les spécimens en fin de cycle.

De plus, si elles sont constituées avec des couches de matière organique, tels que des troncs d’arbre, des feuilles, des herbes, de la terre et du compost... elles deviendront auto-fertiles à mesure que se décomposeront ces éléments.

Vos buttes pourront être surélevées de 15 à 30 cm par rapport au niveau du sol. Vous placerez les grandes plantes au centre, de façon à ce que leur ombre protège les plus petites du soleil.

Ces buttes devront être assez larges pour y regrouper plusieurs végétaux ayant les mêmes besoins en eau ou en engrais. Elles seront cependant suffisamment petites pour que vous ayez toute liberté de travailler les plantes situées en leur milieu. Le diamètre idéal sera par exemple de 1,20 m.

Vous pouvez aussi choisir de travailler des parcelles en trou de serrure (pour une bonne exposition), ou encore des spirales d'aromatiques ou en milpa avec des associations de plantes-amies, telles que les courges et les haricots grimpants.

Favoriser les interactions naturelles et la biodiversité.

Dans la nature, tout n'est que synergie. Chaque élément interagit l'un avec l'autre.

Les déchets nourrissent la nouvelle génération de végétaux, les animaux contribuent à enrichir le sol et la terre leur apporte la nourriture dont ils ont besoin.

Votre objectif de perma-jardinier sera de reproduire au maximum ces interactions vertueuses.

N'oubliez pas : dans votre jardin, la faune animale a toute son importance. À vous de créer un équilibre entre les espèces.

Pourquoi ne pas accueillir quelques poules ? Elles contribueront à débarrasser le sol des limaces, mais aussi à fertiliser naturellement vos cultures tout en recyclant vos déchets.

De même si vous avez un bassin, vous bénéficierez à la fois d'un réservoir d'eau supplémentaire pour arroser vos plantations, mais aussi d’un lieu de vie parfait pour quelques grenouilles, qui vous débarrasseront des insectes nuisibles.

Vous pouvez également récupérer les eaux de pluie à l'aide de contenants ouverts. Non seulement, vous augmentez vos capacités d'arrosage mais en plus, vous attirez une grande variété d'oiseaux, qui se feront un plaisir de déguster les insectes sur vos légumes.

Laissez le champ libre aux vers et micro-organismes qui nourrissent le sol. Prévoyez des gites pour les hérissons, des nichoirs pour les oiseaux, des points d'eau pour les poissons et les amphibiens. Poules, canards, lapins, chèvres et moutons... tous ces animaux sont aussi des auxiliaires particulièrement utiles à la bonne santé du jardin.

Bon à savoir : pas de permaculture sans recyclage et sans compost de qualité. Vous devez utiliser au maximum vos ressources et ne générer aucun déchet qui ne puissent être employés de nouveau. Créez votre propre compost en recyclant tous les déchets ménagers de la maison et ceux du jardin. En plus de réduire votre empreinte carbone, ce cercle vertueux vous permet de prendre soin de vos sols et vos plantes de manière naturelle, sans pesticide et sans engrais chimique.