Lorsque l’on évalue l’opportunité d’une acquisition immobilière, il faut à la fois considérer le prix du bien et le coût total représenté par les sommes que l’on devra emprunter. Les prix immobiliers ont baissé en 2012 (-3% en moyenne) et cela pourrait continuer en 2014 d’après les analystes, mais qu’en est-il des taux et du coût des crédits ?
D’après les chiffres des Notaires de France, les prix des biens immobiliers anciens ont reculé en 2013, de 2, 3 ou 4% selon les études, et ils vont continuer à diminuer en 2014. Même si ces baisses ne sont pas spectaculaires, pour un bien à 200 000 euros, cela représente en moyenne près de 6000 euros. Il peut alors paraitre tentant d’attendre que cette baisse se poursuive pour acheter sa maison ou son appartement à des prix encore plus bas.
Cependant, rares sont les acquéreurs qui peuvent se passer d’un crédit immobilier pour boucler leur financement. Aussi, le prix d’un bien n’est pas la seule chose à considérer. Le coût du crédit entre également en ligne de compte. Or si les taux restent toujours à des niveaux très bas, (3,70 % en moyenne sur 15 ans), ils sont repartis à la hausse depuis juin 2012 et cette hausse devrait se poursuivre.
« L’attente peut être une option intéressante dans le cas où les taux se maintiendraient à des niveaux totalement équivalents » rappelle Maël Bernier, porte-parole d’Empruntis.com. Malheureusement cette relative stagnation des taux pourrait arriver à son terme. A cela deux raisons : en premier lieu, les OAT, qui déterminent en partie le niveau des taux, ont récemment augmentés à 2,30%. Par ailleurs, le taux directeur de la Banque Centrale Européenne a déjà atteint un niveau-plancher de 0.25%. Sa remontée est donc inévitable. Elle entrainera avec elle une hausse des taux qui pourraient grimper dès la rentrée 2014 pour atteindre les 4% sur 20 ans.
Faut-il attendre la baisse des prix pour acheter ? La réponse est simple : une hausse des taux même faible annulerait l’avantage créé par la diminution du prix de votre bien.
Gardez en tête le coût final de votre opération. Pour que votre attente soit bénéfique, il faudrait que la baisse des prix soit suffisamment forte pour palier à la hausse du coût de votre emprunt. Même si les spécialistes s’attendent à des baisses plus importantes dans certaines zones géographiques et selon la nature des biens, tous s’accordent sur une baisse moyenne inférieure à 4%. Autrement dit, si vous prévoyez d’acheter dans un lieu où l’immobilier pourrait baisser de plus de 10%, mieux vaut patienter, mais si vous souhaitez acquérir un bien dans une ville où la baisse attendue n’atteint pas de tels niveaux, mieux vaut pour vous profiter dès maintenant du niveau très bas des taux actuels.